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Découverte d’un sceau grec de 2 000 ans éclaire sur un pluralisme cultuel dans la Jérusalem antique
Le dieu Soleil, « symbole de santé et de prospérité », était le seul membre du panthéon païen utilisé par les Juifs pendant la période du Second Temple, selon l’archéologue Eli Shukron.
Par AMANDA BORSCHEL-DAN. 1 novembre 2020.
Le sceau en jaspe brun foncé a été récemment découvert dans le cadre du projet archéologique du parc national de la vallée de Tzurim, lors du tamisage de la terre provenant des fouilles en cours de la Cité de David sur les fondations du mur Occidental.
« La découverte d’une rare chevalière de 2 000 ans gravée du dieu soleil grec Apollon constitue une nouvelle preuve de la présence d’une communauté juive pluraliste dans son activité cultuelle à Jérusalem antique à l’époque du Second Temple », a expliqué l’archéologue Eli Shukron au Times of Israel.
« Cela nous permet de voir une Jérusalem qui n’était pas uniquement une sorte de ville ultra-orthodoxe, mais davantage pluraliste », commente M. Shukron, qui est convaincu que la bague aurait orné le doigt d’un Juif. Le fait qu’un Juif ait choisi le symbole d’un dieu grec, « montre la grande variété des pratiques à Jérusalem.
Le professeur Shua Amorai-Stark, expert en pierres précieuses gravées, a fait une évaluation du sceau et a noté qu’à la fin de la période du Second Temple, le dieu soleil Apollon était considéré comme l’une des divinités les plus populaires et les plus vénérées des régions de la Méditerranée orientale. Parmi les sphères d’influences d’Apollon, il est probable que l’association d’Apollon avec le soleil et la lumière (ainsi qu’avec la logique, la raison, la prophétie et la guérison) a fasciné certains Juifs, étant donné que l’élément de lumière contre l’obscurité était très présent dans la vision du monde juif à cette époque », a-t-il expliqué.

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Un poids de deux shekels, vieux de 2 700 ans, retrouvé près du mur Occidental
Ce poids de 23 grammes, en pierre calcaire, révèle le travail « très rare » d’un artisan local probablement peu familier du système égyptien utilisé à l’époque du Premier Temple.
By AMANDA BORSCHEL-DAN. 18 October 2020
Une pierre calcaire vieille de 2 700 ans et d’un poids de deux shekels et dotée d’une inscription unique, qui a été découverte dans la terre lors de fouilles réalisées à proximité du mur Occidental, serait un exemple « très rare » d’artisanat médiocre. L’inscription figurant sur la pierre, explique le co-directeur des fouilles, le docteur Barak Monnickendam-Givon, indique que l’artisan n’était « pas familier du symbole international » utilisé pour de telles pierres et qu’il avait donc gravé « quelque chose d’approchant ».
Pendant la période du Premier Temple, cette pierre de 23 grammes, de la taille d’une pièce de monnaie, faisait partie d’un système précis et internationalement reconnu de poids et de mesure importé d’Égypte qui était utilisé sur la terre d’Israël pour le culte, au Temple, et sur le marché.
Ce système égyptien se basait sur des unités de huit, contrairement au système décimal, plus connu, qui se base sur des unités de dix et qui apparaît souvent dans la Bible, déclare Monnickendam-Givon au Times of Israel. Pendant l’âge de fer, ce système égyptien était utilisé dans le commerce mondial et son usage en terre d’Israël témoigne de ce que cette monarchie naissante se considérait elle-même comme un acteur international.

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À Jérusalem, des archéologues découvrent un palais de l’époque du Premier Temple
Par TIMES OF ISRAEL STAFF. 03/09/2020

Les archéologues ont découvert de majestueux chapiteaux de colonnes provenant d’un palais de l’époque du Premier Temple sur la promenade Armon Hanatziv de Jérusalem.
L’identité du propriétaire du somptueux palais de Jérusalem – qui aurait bénéficié d’une vue monumentale sur la Vieille Ville et le Temple – reste un mystère, mais les archéologues ont pu dater les découvertes de l’époque des rois de Judée, grâce aux caractéristiques proto-éoliques de l’architecture en calcaire tendre.
Les découvertes comprennent trois chapiteaux complets de taille moyenne en pierre et des objets provenant de somptueux encadrements de fenêtres, a déclaré jeudi l’Autorité des antiquités d’Israël.
Le dessin de la tête de colonne sera remarquablement familier pour les Israéliens – il représente la pièce de cinq shekels de l’État moderne d’Israël en hommage à l’époque du Premier Temple.
« C’est une découverte très excitante », a déclaré Yaakov Billig, employé de l’Autorité israélienne des antiquités. « C’est la première fois que l’on découvre des modèles réduits des chapiteaux proto-éoliques géants, du type de ceux que l’on trouve jusqu’à présent dans les royaumes de Juda et d’Israël, où ils ont été incorporés au-dessus des portes du palais royal. Le niveau du travail de ces chapiteaux est le plus élevé à ce jour, et le niveau de conservation des objets est rare. »
Une tête de colonne trouvée sur la promenade d’Armon Hanatziv, datant de l’époque du Premier Temple (Shai Halevi, Autorité des antiquités d’Israël)
Les experts pensent que la résidence aurait été construite entre les règnes des rois Ezéchias et Josias, après la levée du siège assyrien sur la ville. Les habitants de Jérusalem se sont alors aventurés à l’extérieur de la Cité fortifiée de David et ont agrandi la ville, a déclaré Billig.
« Cette trouvaille, ainsi que le palais retrouvé dans le passé à Ramat Rahel et le centre administratif trouvé sur les pentes d’Arnona attestent d’une renaissance de la ville et de la sortie des fortifications de l’époque du Premier Temple après le siège assyrien », qui s’est terminé en 701 avant J.-C., a-t-il déclaré.
« Nous trouvons des maisons, des manoirs et des bâtiments administratifs dans les zones non murées à l’extérieur de la ville et cela atteste du soulagement ressenti par les habitants de la ville après la levée du siège. »
Les trois colonnes et autres vestiges du bâtiment sont exposés au centre archéologique de la Cité de David. On ignore exactement quand ont été menées les fouilles archéologiques de la promenade d’Armon Hanatziv, un site populaire de Jérusalem.
Qu’il s’agisse de la maison d’un roi de Judée ou d’un riche habitant de Jérusalem, on a pris grand soin de préserver les têtes de colonnes. L’Autorité des antiquités déclare que deux des trois colonnes avaient été soigneusement enterrées sur le site, tandis que le reste du palais semble avoir été détruit lors du pillage de Jérusalem par Babylone en 586 avant J.-C.

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L’intelligence artificielle au service des Rouleaux de la mer Morte
Des ordinateurs ont analysé des détails du rouleau d’Isaïe et repéré des styles différents indiquant que deux scribes sont à l’origine des documents
Par Stuart Winer – 23 avril 2021 – The Times of Israel.

De nouvelles recherches ont révélé des indices intéressants concernant la paternité des manuscrits de la mer Morte. Elles ont en effet révélé que deux scribes étaient apparemment à l’origine de l’un des manuscrits les plus célèbres, et non un seul comme on le supposait jusqu’à présent.
Exploitant le sens du détail propre aux techniques de reconnaissance des formes assistée par ordinateur et renforcée par l’intelligence artificielle, des chercheurs en sciences bibliques et en informatique de l’université de Groningue, aux Pays-Bas, ont analysé le grand rouleau d’Isaïe, l’un des premiers d’un ensemble de rouleaux anciens découverts dans les grottes de la région de Qumran, près de la mer Morte, en 1947.
L’étude s’est concentrée sur l’examen d’infimes différences dans la façon dont les lettres étaient écrites. Elle a permis de découvrir des preuves de l’existence de deux moitiés distinctes du parchemin, la rupture se situant au niveau des colonnes 27 à 29, écrites par deux scribes qui essayaient apparemment d’harmoniser leurs styles.
Le fait qu’il y avait deux scribes « jette une nouvelle lumière sur la production de manuscrits bibliques dans la Judée antique », ont écrit les auteurs de l’étude.
Les résultats de l’étude de Mladen Popovic, professeur de Bible hébraïque et de judaïsme ancien, Lambert Schomaker, professeur d’informatique et d’intelligence artificielle, et Maruf Dhali, doctorant en intelligence artificielle, tous de Groningue, ont été publiés mercredi dans la revue archéologique PLOS ONE.
« En démontrant que deux scribes principaux, chacun présentant des modèles d’écriture différents, étaient responsables du grand rouleau d’Isaïe, cette étude jette une nouvelle lumière sur l’ancienne culture des scribes de la Bible en fournissant de nouvelles preuves tangibles que les textes bibliques anciens n’étaient pas copiés par un seul scribe, mais que plusieurs scribes, tout en reflétant soigneusement le style d’écriture d’un autre scribe, pouvaient collaborer étroitement sur un manuscrit particulier », ont-ils déclaré.
Le rouleau d’Isaïe est un manuscrit de 7,34 mètres de long qui contient la quasi-totalité du livre d’Isaïe et qui a été daté d’environ 300-100 avant l’ère commune. Bien qu’elle ait fait l’objet de débats, l’opinion acceptée est que le rouleau entier a été copié par un seul scribe.
Au fil des décennies, des milliers de fragments de parchemins ont été découverts dans la région de la mer Morte, le plus récent en mars de cette année, mais l’auteur – ou les auteurs – n’ont pas signé leur travail ou laissé d’indices quant à leur identité.
« Le meilleur moyen d’identifier les scribes par leur nom est d’identifier les scribes par leur écriture », indique l’étude.
La paléographie traditionnelle, l’étude des méthodes d’écriture anciennes, est mise à mal par la difficulté d’identifier la différence entre les variations de l’écriture d’un seul scribe et celle d’un texte écrit par d’autres dans un style similaire.
« D’une part, les scribes peuvent faire montre d’une variété de formes de lettres individuelles dans un ou plusieurs manuscrits », indique l’étude. « D’autre part, différents scribes peuvent écrire presque de la même manière, ce qui rend difficile l’identification du scribe individuel au-delà des similitudes stylistiques générales. »
Toutefois, en formant des réseaux neuronaux artificiels pour identifier des modèles dans la façon dont les caractères ont été écrits, les chercheurs pourraient permettre aux ordinateurs de comparer un large éventail de lettres d’une manière qui dépasse les capacités de l’œil humain.
Les chercheurs ont utilisé des images numériques des parchemins et ont pu identifier des traces d’encre distinctives, propres à chaque scribe.
« C’est important car les anciennes traces d’encre sont directement liées aux mouvements musculaires d’une personne et sont spécifiques à celle-ci », écrivent-ils.
En identifiant les scribes individuels à partir des différences dans leur écriture, les archéologues pourraient être en mesure de reconstituer les liens entre les fragments d’autres parchemins et de mieux comprendre leurs origines. Le même processus pourrait également être appliqué à d’autres manuscrits anciens à l’avenir.
« Le changement de main d’un scribe dans un manuscrit littéraire ou l’identification d’un seul et même scribe dans plusieurs manuscrits peut servir de preuve pour comprendre diverses formes de collaboration scribale qui, autrement, nous resteraient inconnues », indique l’étude.