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Bible, Histoire, Archéologie

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Au VIIIe siècle avant J.- C., l’Assyrie menace à nouveau le Proche-Orient. L’arrivée au pouvoir de Téglath-Phalasar III (vers 744-727 avant J.-C.) marque le début d’une politique de conquêtes territoriales qui seront la caractéristique du Nouvel empire assyrien.

Qui est Téglath-Phalasar III ?

C’est le texte biblique qui nous a fait connaître le nom de Téglath-Phalasar III (en akkadien Tukulti-apil-esharra), premier souverain de la période du Nouvel empire assyrien (-745-610).

Image ci-contre : fragment d’une stèle représentant Téglath-Phalasar III. © Théo Truschel.

Le lien de parenté avec son prédécesseur Assur-Nerari V n’est pas clair. Il est parfois présenté comme son fils ou du moins comme un membre de la famille royale – lui-même se nomme « fils d’Adad nerari » dans ses inscriptions.

La prise du pouvoir

C’est probablement avec l’aide du gouverneur de Kalkhû (Bel-Harran-beli-usur) qu’un coup d’État est entrepris contre le roi en titre Assur-nerari V et son général en chef le turtanu Shamshi-ilu, qui sont éliminés avec tous leurs soutiens. Le nouveau souverain est donc un usurpateur, situation fréquente dans la succession au trône d’Assyrie.

Siège d’une ville par l’armée assyrienne : au centre un défenseur frappé à mort tombe de la muraille pendant qu’à la base de celle-ci, deux soldats du génie assyrien creusent une large sape. Palais d’Assurnazirpal à Kalhu. British Museum, Londres.

Les entreprises de Téglath-Phalasar III

Dès son arrivée au pouvoir Téglath-Phalasar III ambitionne de faire régner l’ordre à Assur, de réorganiser l’empire, de rétablir la domination de l’Assyrie sur ses voisins et ses clients. À cet effet, il intervient en Babylonie et finit en -729 par se faire proclamer roi de Sumer et d’Akkad, c’est-à-dire roi de Babylone. Ce choix de la double royauté a le mérite de ménager les susceptibilités babyloniennes, diminuant pour l’avenir les risques de révolte.
Le roi s’assure ensuite du contrôle des voies d’accès vers l’Iran, avant de se retourner vers l’ouest, en Syrie du Nord, contre les États qui avaient cessé de payer le tribut. Ces campagnes sont longues et difficiles (-743-738). L’étape suivante le conduit plus au sud, vers les royaumes de Damas et d’Israël.

Image ci-contre : Téglath-Phalasar III assis sur son trône dans son palais de Nimrud vers 740 avant J.-C. Musée de Leyde. © Théo Truschel.

À la différence de ses prédécesseurs, le roi d’Assyrie ne reconstitue pas un système d’États vassaux dans l’ouest. Il procède à leur annexion pure et simple, les divise en provinces administrées par des gouverneurs assyriens qui doivent lui rendre des comptes. Ainsi l’Empire est placé entre les mains du seul roi Téglath-Phalasar III.
Téglath-Phalasar III est considéré comme le premier monarque assyrien à avoir mené une véritable politique de déportation massive et de transfert des populations assujetties. En une seule année, 154 000 personnes auraient été déplacées de force à l’intérieur des terres conquises. Il semble que le but de cette cruelle politique ait été de briser le moral des communautés nationales et d’affaiblir ou de supprimer toute velléité d’action visant à secouer le joug assyrien.

Que dit la Bible à son sujet ?

Il est le premier roi assyrien dont le nom est mentionné dans le récit biblique. Son nom apparaît sous différentes formes dans les Livres historiques : le texte l’écrit Tiglath-Piléser dans 2 Chroniques 28,20, et il apparaît aussi comme Pûl (ou Poul) dans 1 Chroniques 5,26 et dans 2 Rois 15,19-20.
Selon l’Écriture, le roi d’Israël Menahem lui remet un tribut (2 Rois 15,19), probablement en 738 avant notre ère. En 734, Achaz de Juda l’appelle à son secours pour lutter contre l’araméen Retsin de Damas et Pékach d’Israël (2 Rois 16,7). Le roi d’Assyrie prend Damas en 732 (2 Rois 16,9), ravage le royaume de Pékach roi d’Israël (2 Rois 15,29) et déporte une partie notable de sa population.
On attribue à Téglath-Phalasar III le siège et la destruction de la ville de Dan, l’antique Laïs, dans le nord d’Israël. C’est dans les ruines de cette cité que des fouilles archéologiques, entreprises par l’équipe du professeur Avraham Biran, ont mis au jour en 1993/94 trois fragments en basalte d’une stèle comportant l’expression de la « maison de David », première référence extrabiblique à l’existence historique du roi David.