Menu

Bible, Histoire, Archéologie

Bible,
Histoire,
Archéologie

Le chema,

l’unicité divine
Vidéo de l’émission « À l’origine » proposée par Steve Suissa, sur France 2. Avec la participation de Channa Cohen, enseignante et  Michaël Azoulay, rabbin. © France 2.

Le Shema Israël est sans doute la prière juive la plus importante. Elle est récitée deux fois par jour et rythme la foi juive. On l’apprend ainsi aux enfants et on la récite avant sa mort. Il s’agit d’affirmer que Dieu est absolument UN. Notion extrêmement complexe à comprendre et que toute la tradition juive a tenté d’expliquer.

Présentation

Chema Israël (en hébreu שמע ישראל) « Écoute, Israël » se trouve au verset 6/4 de Devarim (Deutéronome). Chemaʿ Yisrā’ēl YHWH elohénou YHWH eḥāḏ (« Écoute Israël, l’Éternel [est] notre Dieu, l’Éternel [est] Un »), duquel découlent de très nombreuses conceptions et applications pratiques fondamentales de la pensée juive et de la cabale. Comment Dieu qui est le Un absolu peut-il dans le même temps se concevoir avec une création ou autre chose que lui, puisqu’il est un par essence et totalement suffisant à lui-même ?
Le Chema Israël est inséré dans un long message prodigué par Moïse aux enfants d’Israël peu avant sa mort. Énoncé après la seconde présentation du Décalogue, il constitue le fondement du message divin à travers la bouche de Moïse : le Dieu d’Israël est Un.

Le verset du Chema Israël, ponctué, cantilé et magnifié selon les règles de la Massorah. Les lettres Ayin et Dalet, plus grandes que les autres caractères, forment le mot ‘Ed (« témoin ») ou éternité (‘Ad).

Le premier mot du verset 4, ChemA, écoute, ou comprends se termine par la lettre ayin ע qui, d’après la Tradition remontant à Moïse, est plus grande que les autres lettres du texte. Il en est de même pour le daleth ד, la dernière lettre du dernier mot de ce même verset, ékhaD, Un. Lorsqu’on joint ces deux lettres, le ayine et le daleth, on obtient le mot ’Èd, « témoin » ou ‘Ad « éternité ». Israël est le témoin dans ce monde de l’unité absolue de Dieu, YHWH, le tétragramme, au nom imprononçable.

La section Deutéronome 6/5-9 qui fait suite à la proclamation du Chema constitue la parashat shema (parashat = unité traditionnelle de division du texte de la Bible hébraïque). Il en est le premier commentaire. Il expose les modalités de cette prescription à réaliser dans l’amour (« tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute âme et de toute ta force »), il s’agit de le méditer en tout lieu et à toute heure, de le transmettre à ses fils et de s’en faire un signe sur la main et entre les yeux par le moyen des tephillim (phylactères, fragments de cuir que les Juifs s’attachent au bras et au front) et des boîtiers dans lesquels sont écrits des passages précis de la Torah). Dieu demande que ce texte soit inscrit aux linteaux des portes des demeures et celles de la ville (mezouza).

La section Deutéronome 11/13-21 reprend le message de la parashat chema en le paraphrasant et en l’amplifiant. Dans Josué 1/8, on retrouve à nouveau un rappel mais plus succinct.
Plusieurs traditions attestent de l’application de cette prescription dès l’époque du Premier Temple : les prêtres du Temple proclament deux fois par jour le chema Israël. Les prophètes d’Israël eux-mêmes ont eu la vision de la proclamation du chema annonçant un temps où le Dieu d’Israël sera aussi celui des Nations.

Pose des tephillim autour du bras d’un garçon de 13 ans avant son rituel Bar Mitzvah devant le kotel (Mur des Lamentations) à Jérusalem. © Robert Hoetink.