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Bible, Histoire, Archéologie

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Un sceau d’Achaz,

roi de Juda

Un collectionneur réussissait récemment à acquérir plusieurs empreintes de sceaux. Sur l’une d’elles apparait l’inscription suivante : «À Achaz, (fils de) Yehotam, roi de Juda».

Introduction

L’empreinte du sceau est une petite boule de glaise (bulle) collée à des ficelles attachant un rouleau de papyrus ou autre document. Les marques des fibres du papyrus et des ficelles sont encore bien visibles au dos de la bulle. L’écriture est très soignée, selon le style de la deuxième moitié du VIIIe siècle avant J.-C. Des points (.), séparent les mots comme sur les longues inscriptions officielles et publiques. Le propriétaire est certainement un personnage important.

Image ci-contre : il s’agit de l’empreinte du sceau personnel d’Achaz, roi de Juda.  On peut y lire l’inscription suivante :
«À Achaz, (fils de) Yehotam, roi de Juda» © The Shlomo Moussaieff Collection.

Après examen, il s’agirait de l’empreinte du sceau d’Achaz, roi de Juda (vers 742-726 avant J.-C.), au temps du prophète Isaïe (ou Ésaïe, 2 Rois 15,38, vers 736-716 avant J.-C.). L’analyse du sceau a détecté la marque d’un doigt (le pouce ?) qui tenait en place la minuscule zone appliquée sur les ficelles maintenant le document enroulé.

Image ci-contre : une reconstitution possible en 3d d’un manuscrit antique avec son sceau. © Kniazeff 235735504.

Le contexte historique

Le règne d’Achaz est marqué par des transitions importantes. L’affaiblissement des grandes puissances, les empires hittites et égyptiens, avait permis l’autonomie des petits royaumes tels que Juda et Israël depuis deux siècles. De plus les richesses s’accumulaient depuis un siècle du fait de l’essor du commerce.
Cet équilibre est rompu par l’émergence d’une nouvelle puissance, l’Assyrie. Dans le contexte d’expansion de cet empire, les petits royaumes du Levant se sentent de plus en plus menacés.
Péqah, roi d’Israël et Recîn II, roi d’Aram-Damas, tentent de constituer un front anti-assyrien en demandant à Achaz de les aider. Ce dernier ayant refusé, Péqah et Recîn envahissent Juda et assiègent Jérusalem. Malgré les supplications du prophète Isaïe (ou Ésaïe) de ne pas confier le sort du pays aux mains d’un étranger, Achaz demande l’aide de l’Assyrie, qui la lui accorde en échange des trésors du Temple (érigé par Salomon au Xe siècle avant J.-C.) et du palais royal (2 Rois 16,5-9).

Image ci-contre : un guerrier assyrien. Domaine public.

Achaz apparaît sous le nom de «Jehoahaz» (Ia-ú-ḫa-zi) dans les Annales de Téglath-Phalasar III.
À l’approche de Téglath-Phalasar III, Péqah et Recîn lèvent le siège devant Jérusalem. Les armées assyriennes attaquent le pays des Philistins, pillent Samarie, prennent Damas, assassinent Recîn, trempent dans le meurtre de Péqah et installent Osée sur le trône du royaume du Nord. Le royaume de Juda devient le vassal du roi assyrien et les pratiques cultuelles assyriennes sont introduites dans les rites du Temple de Jérusalem (2 Chroniques 28, 3 ; 2 Rois 16).

La chute du royaume d’Israël

En -722/721, Samarie, capitale d’Israël, est prise par l’Assyrie. Une partie de la population du royaume du Nord est déportée à Khalakh, et sur le Khabor, fleuve de Gozan, et dans les villes des Mèdes. Des gens de Babylone, de Kouth, de Awa, de Hamath et de Sefarwaïm s’établissent dans les villes de Samarie à la place des fils d’Israël (2 Rois 17, 24).
Cet épisode marque la fin du royaume d’Israël (en – 722/721), qui devient la province assyrienne de Samerina.

Image ci-contre : l’illustration d’un char assyrien au cours d’une bataille. Domaine public.
Siège d’une ville par les Assyriens et défilé des prisonniers. Palais de Ninive. © Théo Truschel.