Menu

Bible, Histoire, Archéologie

Bible,
Histoire,
Archéologie

Une bague « en métal fait d’alliage de cuivre », datant d’environ 2 000 ans, portant une inscription grecque gravée « de Pilatus » a été exhumée en Cisjordanie. C’était en 1968-1969 lors de fouilles effectuées à l’Hérodion, palais-forteresse construit par le roi Hérode, situé à environ 5 km au sud-est de Bethléem.

Une bague de Ponce Pilate ?

Cette bague semble avoir appartenue à Pontius Pilatus, préfet romain de Judée qui, selon la Bible, a prononcé la sentence de la crucifixion de Jésus de Nazareth. Selon la revue Israel Exploration Society et l’Institut d’Archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem, l’équipe de scientifiques qui a étudié l’anneau estime qu’il aurait pu être aussi porté par une autre personne.

La découverte de l’inscription de la bague

Au moment de sa découverte, les archéologues ne pouvaient remarquer la présence d’une inscription. Ce n’est que lorsqu’ils ont utilisé une technique connue sous le nom d’ITR, imagerie par transformation de la réflectance que la mention est apparue. Cette technique d’imagerie se révèle très utile pour relever la texture, les couleurs et la topographie de la surface d’une œuvre d’art ou d’un objet. Le procédé consiste à capter une multitude d’images de l’œuvre au moyen d’un appareil numérique en haute résolution pendant qu’une lampe stroboscopique éclaire sa surface sous différents angles. Ces prises de vue, qui enregistrent les ombres et les reliefs révélés par la lumière stroboscopique, sont ensuite traitées avec un logiciel sophistiqué qui permet de modéliser la surface.
La conception de l’anneau et son contexte archéologique montrent qu’il aurait pu être fabriqué entre le premier siècle avant notre ère et le milieu du premier siècle de notre ère.

Image ci-contre : vues latérale et transversale du sceau qui pourrait avoir appartenu à Ponce Pilate. Ainsi que son dessin. © Dessin : j Rodman/Photos C. Amit, IAA Photographic Department, via Hebrew University.

Les chercheurs pensent que cette bague portée au doigt pouvait être appuyée sur un matériau malléable, comme de la cire ou de l’argile, pour créer un sceau apposé sur un document ou un objet. Des bagues comme celles-ci étaient couramment utilisées par des notables dans l’Antiquité.

Qui aurait pu porter cet anneau ?

Le nom « Pilatus » est un nom rare dans le monde romain et les recherches archéologiques antérieures ont démontré qu’une partie de l’Hérodium était utilisée à l’époque où Ponce Pilate était préfet de Judée. Pour cette raison, les chercheurs ne peuvent pas rejeter la possibilité que l’anneau ait été utilisé par le préfet.

Quelques objections

L’une des objections est qu’une personne de rang supérieur comme un préfet aurait probablement porté une bague beaucoup plus élaborée, en or ou en argent, avec une pierre précieuse incisée, au lieu d’une simple bague en métal. En fait, certains scientifiques estiment que ce type de bague tout en métal pouvait être portée aussi bien par des soldats, des fonctionnaires hérodiens ou romains et non seulement par des personnes d’un statut élevé, comme les préfets romains.

Image ci-contre : le dessin avec son inscription. © Dessin : j Rodman/Photos C. Amit, IAA Photographic Department, via Hebrew University.

Une autre difficulté est que, outre l’inscription, l’anneau porte l’image d’un «cratère» sans poignée (un type de vase grec antique), récipient utilisé pour mélanger l’eau et le vin. Les «cratères» étaient souvent utilisés dans l’art juif il y a environ 2 000 ans et constitueraient un choix inhabituel pour un préfet romain.
Si la personne qui portait cet anneau n’était pas Ponce Pilate, il est toutefois possible que celui qui la portait ait eu un lien indirect avec le préfet romain. Cela pouvait être un membre de l’administration de Pilate, un esclave libéré ou un membre de sa famille. Il est également possible que cette personne n’ait eu aucun lien avec le célèbre préfet et qu’elle portait simplement le même nom de famille.
La seule autre preuve à ce jour comportant le nom de Ponce Pilate et datant de l’époque où il était en poste en Judée, est une pierre découverte à Césarée maritime, précise sur son site le Musée d’Israël à Jérusalem, dont la collection inclut ladite pierre.